Graciosa, escale au paradis
Nous voici déjà en vue des premières îles, nous filons au près à 6 noeuds avec 3 ris dans la grand voile et un ris dans la voile de brise ! Nous croisons encore un Rorqual à une centaine de mètres, ayant cette fois le loisir d’observer sa tête puis sa nageoire dorsale avant qu’il ne replonge. L’arrivée à Graciosa nous enchante, l’eau et le ciel sont aussi turquoises que le sable de Playa Francesca est blanc, et les volcans rougeâtres protègent le mouillage des vents violents. L’eau clapote paisiblement sur la carène, l’air pur nous étonne par son silence après le fracas assourdissant des vagues et les ululements du vent.
Nous passerons une grosse semaine de farniente dans ce paradis, avec parfois l’enivrante impression de toucher au terme du voyage et le sentiment déroutant d’avoir toujours vécu ici. Erwan et Sandrine nous rejoignent bientôt, notre « flotte » est au complet : Seizh Avel, Millepertuis, Roy Arthur (Francis et Yolande), Madéo (JC, Sandra, Lucien, Anaïs), Only Way (François, Nicole et le chien Bambou), bientôt rejoints par Taravana (Michel, Cline et Chloé) ; sans compter les quelques bateaux de VSF qui relâchent à la marina voisine : Lady Quattro (Emmanuel et Jildaz), Julo (Didier et Annie) et Tikki (Jean-François).
Le matin, les apnéistes pêchent tandis que les autres partent en reconnaissance sur l’île. On s’enorgueillira ainsi d’avoir pris de beaux Sars, Perroquets, Garoupes, Bars et même un Mérou et une Raie, et d’avoir découvert une plage d’anthologie sur la côte nord, après l’avoir repérée du haut d’un volcan.
L’après-midi s’étire au soleil sur la plage, ou à l’ombre des biminis pour les plus paisibles, alors que les plus fous partent en randonnée ou se perdent dans le fracas des rouleaux de la côte au vent.
Au soir, nous débarquons sur la plage, bientôt rejoints par les annexes de ceux qui restent à la marina, et nous festoyons gaiement autour des barbecues, relevés par les talents culinaires des maîtresses de bord qui rivalisent pour la confection des assaisonnements et des desserts.
Nous sommes heureux et nous sommes en paix, hors du monde, et c’est avec regret que nous nous arrachons aux sortilèges de ce caillou béni pour reprendre la trace des découvreurs...