Mortelle attente a Tenerife

Publié le par Sparrow

Pour rallier Tenerife, nous passons à quelques milles au large de Gran Canaria, que nous doublons de nuit, alors que nos quarts de veille sont enchantés par les lumières acidulées des hôtels de la côte et les feux d’artifice qui scintillent sur le velour noir du ciel. Pendant de longues heures, nous sommes accompagnés de hordes de dauphins mouchetés surfant dans la houle et s’égayant en sauts et facéties multiples. Les bancs sont si nombreux qu’il faut monter dans la mâture pour en distinguer les limites, et la mer bouillonne de leurs prouesses de chasse acrobatique. Nous apercevons la découpe des montagnes de Tenerife tandis que l’aube lève paresseusement les voiles de nuages roses qui s’accrochent encore aux sommets les plus escarpés.

Il faudra peu de temps pour rejoindre la côte et amarrer Seizh Avel au ponton dans le petit port de pêche de Santa Cruz. Après 1 mois de mouillages sauvages, nous apprécions le confort des douches d’eau douce et de la fée électricité. Mais n oublions pas que nous sommes ici pour receptionner les colis de materiel de navigation complementaire que nous avons commandes et faits venir de France. Malheureusement les jours passent et les colis n arrivent pas... Nous nous sentons peu a peu alienes par la ville toute proche, qui semble nous retenir dans ses brumes bariolees. Nous renoncons a la visite de l ile, freines par le sentiment que nous trouverons la meme urbanisation partout, qu aucune nature vierge ne subsiste sur cette terre entierement colonisee par l homme. Et pourtant, les hauts sommets du Teide elancent leurs fleches vers l azur ethere, par dessus les nuages, par dela les forets, les champs de lave et les destinees humaines... Mais nous ne les admirerons que de loin.

Gagnes par l ecoeurement apres 10 jours a la marina, nous mettons les voiles vers la Gomera, bien decides a attendre les colis de loin, dans un mouillage sauvage et solitaire...

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