Preparation du voilier a la grande croisiere

Publié le par Sparrow

Suite a une demande de Voiles et Voiliers, nous avons redige un article sur la preparation du bateau a la grande croisiere: le voici en exclusivite! Vous en retrouverez la version ultra-resumee dans le magasine de novembre 2006 a la rubrique Grande Croisiere.

Juin 2005, 25 ans et le diplôme en poche, je me lance dans la concrétisation d un rêve qui sommeille au fond de moi depuis déjà de nombreuses années. Adieu les bouquins, les auditoires, je me tire en Bretagne à la recherche d un bateau. Après un mois à écumer les ports, les chantiers, les petites annonces je finis par le trouver, un Arpège répondant au nom breton de Seizh-Avel, « les sept vents ». Après un convoyage qui nous ramènera en Belgique, Seizh-Avel et moi passons l hiver à Anvers afin de commencer les préparatifs et pour moi de me spécialiser en médecine tropicale pendant 6 mois au cours desquels je fus victime de deux miracles ; le premier fut la rencontre de Julie, le deuxième est qu elle sera du voyage ! En effet tous les deux nous décidons de tout mettre en oeuvre pour préparer Seizh-Avel pour qu il nous conduise d abord jusqu en Casamance au Sénégal afin de délivrer du matériel médical et scolaire avec « Voiles sans Frontières » et ensuite en Guyane Française où nous devrions pratiquer la médecine dans un dispensaire. S ensuit donc de longs week-ends à bricoler, à se prendre la tête mais aussi à naviguer dans les polders Hollandais. Fin avril 2006, ayant réussis avec succès nos examens, nous sommes fin prés à rejoindre la Bretagne sud afin de compléter nos préparatifs. Après une belle croisière d un mois à travers la Mer du Nord, la Manche et la Mer d Iroise nous voilà dans l Atlantique. Nous amarrons Seizh-Avel à Port-la-Forêt pour deux mois afin de finir la préparation de notre projet. Le 20 juillet, après avoir fait nos adieux aux parents et amis nous largons les amarres pour le grand saut à travers l Atlantique avec pour première destination la traversée du golfe de Gascogne et comme point de chute l Espagne.

J aimerais à présent m attarder sur les préparatifs proprements dits d un tel voyage en espérant que cela puisse motiver et aider certains à partir sur un petit bateau avec un budget limité. Nous avons énormémént appris par nous-même, par les autres, parfois de nos erreurs et ce n est pas fini. Tout comme quelques mails d amis l ont fait pour nous, j aimerais surtout par ces quelques lignes débroussailler le chemin et faire gagner un peu de temps à ceux qui se prendraient trop la tête dans la préparation d un voyage en voilier. Je crois qu il faut partir sur un bateau bien préparé avec l essentiel pour ne pas devoir passer chaque escale à réparer ou risquer de voir le voyage toucher à sa fin prématurément. C est vrai que l on part sur un petit bateau en plastique et que la mer risque de nous brasser grave mais on ne serait jamais parti si on avait écouté la mode qui dit « un bateau alu avec radar sinon... ». Et puis l Arpège à fait ses preuves. Nous espérons pouvoir toujours être à l écoute de ses limites mais aussi des nôtres pour minimiser au max les risques et rester humbles devant dame nature... C est le jeu.

Le bateau : Arpège de 1968 n° 152 , polyester contruit au Stratifié La Rochelle, longeur de coque 9 m , largeur 3 m , tirant d eau 1, 35 m , échouable sur béquilles , 7,62 tonnaux , 3000 kg, lest 1200 kg

Préparation du Seizh Avel

Coque

Après la mise en cale sèche, l ancien antifouling étant en bon état, nous nous sommes contentés de laver les oeuvres vives à l'aide d'éponges décapantes 3M avant d'appliquer 4 couches d'antifouling (International Micron Extra). Sur la quille en fonte, Sébastien a d'abord apposé 5 couches de primaire anti-corosion (International Primocon). L'hélice a été traitée avec 5 couches de primaire d'accrochage (International, spray spécial hélices et embase) puis 5 couches d'antifouling (International, spray spécial hélices et embase), l'anode à été remplacée. Les zones de fortes turbulences comme l'étrave, le safran ou la ligne de flottaison ont bénéficié de 2 couches supplémentaires.

Nous avons tiré parti d'un contretemps causé par l'entretien du presse-étoupe pour repeindre les oeuvres mortes. Julie a d'abord poncé la coque avec un grammage très fin (400) avant d'appliquer 2 couches de primaire (International Prekote) qui ont encore été prudemment poncées avant de terminer par 2 couches de laque (International Toplac).

Enfin, toutes les boiseries en teck ont été poncées avant d'être huilées avec un saturateur de bois exotique.

Le résultat est magnifique, c'était notre première fois, nous sommes très fiers de nous!

La coque ne présentait pas d osmose ce qui est étonnant pour un bateau en polyester de plus de 30 ans d âge. Les anciens propriétaires le sortaient judicieusement chaque hiver afin que la coque puisse respirer.

Les béquilles nous permettront de caréner pas cher, de surveiller les oeuvres vives et d intervenir s il le faut.

Le pont ne présentait que quelques zones de délaminage (décollement du sandwich) sur les bancs de cockpit, les capots du coffre arrière et de la baille à mouillage, quelques centimètres carrés sur les passavants et au niveau du rouf également. Nous avons résolu le problème en injectant de la colle dans ces zones avons que l eau n infilre toute l âme et ne pourrisse le balsa. La peinture du pont a été refaite en 2000, les panneaux et hublots changés également.

Moteur

Nous avons décidé de nous initier à l'entretien du moteur et à la réparation de pannes courantes en nous inscrivant à un stage de 2 jours dispensé par Sécuméca à Nantes.

Nous avons fait l'entretien habituel de notre moteur Yanmar 3GM30, 27 cv (placé en 2002) : vidange d'huile, remplacement de la courroie, changement des filtres, changement des anodes, placement d un filtre à eau de mer, retouche de peinture. Le réservoir d'essence d'origine contient 43 litres, nous l'avons complété par 3 jerricanes de 22 litres et 3 jerrycanes de 10 litres, ce qui porte notre autonomie à 139 litres.

On s en sert le moins possible pour les entrées et sorties de port ou quand notre vitesse est inférieure à 1,5 noeuds en fonction de notre autonomie en gazoil.

On a des courroies de rechange ainsi que des impellers (rotors de la pompe à eau) de rechange, on vérifie souvent le niveau d huile, l état des courroies, les boulons de la chaise moteur, le presse étoupe,...

L hélice est une tripale remplacée en 2000.

Un bon entonoir avec des bords suffisemment haut pour faire le plein en mer sans trop renverser et muni d un filtre pour le gazoil de mauvaise qualité. On rajoute souvent du produit antibactérien et décanteur.

Batteries et circuit électrique

Julie s'est portée volontaire pour suivre également un stage chez sécuméca dans ce domaine. Elle a remplacé les 2 batteries d'origine de 70 ampères par 1 batterie moteur de 75 ampères et 2 batteries de servitude de 105 ampères chacune, branchées en parallèle et sans entretient. Les batteries ont été fermement sanglées au fond de la couchette cercueil tribord, et tous les fils ont été protégés du ragage par des tuyaux de plastique souple. La recharge du parc est assurée par l'alternateur moteur seul mais nous aimerions y ajouter un hydrogénérateur, et plus tard une éolienne silencieuce et/ou panneau solaire. Nous aimons l idée de pouvoir produire nous même notre énergie surtout que l on compte passer la plupart du temps au mouillage. Un portique sur un petit bateau comme l Arpège augmenterait le fardage et modifierait sans doute ses performances et son équilibre, ce qui nous mettrait en danger dans certaines conditions. Nous n avons pas investi dans un chargeur de quai pensant passer la plupart du temps au mouillage. Le circuit électrique du voilier a été disséqué pour vérifier le bon état des fils et des connexions afin de minimiser le risque de court-circuit. Tout le circuit avait été remplacé en l'an 2000 par l'ancien propriétaire.

Des petites lampes led à piles ainsi qu une lampe tempête à leds viennent compléter l éclairage 12 v et éclairent le carré lors des mouillages prolongés. Une petite lampe d extérieur qui se recharge la journée avec les rayons du soleil nous sert de feu de mouillage et de feu de poupe en éclairant notre cockpit.

Equipement électronique

Pour la navigation nous disposons de 2 GPS portables : le Garmin 60C et un MLR ; ainsi que du logiciel Maxsea sur ordinateur portable avec les cartes C-map, le tout étant doublé de cartes papiers et du sextan, complété par les guides d'instructions nautiques pour les différentes régions parcourues. En ce qui concerne la communication, nous nous sommes pourvus d'une VHF portable Radio Océan (avec batterie rechargeable et piles) en plus de la fixe, et un téléphone satellite Iridium avec kit data pour recevoir les cartes météo sur le PC avec Maxsea. L ordinateur du bord est pourvu d un adaptateur qui lui permet de fonctionner sur l allume cigare. Nous possédons un récepteur BLU Sangeant avec lecteur cassettes pour enregistrer et réécouter les bulletins. Pour améliorer la réception, nous alons confectionner une antenne avec un cable de coaxial de 5 ohms fixé et partiellement dénudé sur 10,7 m au pataras. Il parait, parole de marin antillais, que ça marche à merveille. Nous n avons pas de radar mais un réflecteur fixé sur une barre de flèche. Beaucoup d amis navigateurs que nous croisons sont enchantés de leur Mer-veille qui consomme beaucoup moins qu un radar et posséde une longévité plus longue que l?aérien des radars. Cependant il ne détecte que les radars en marche. Il Parait que les cargos naviguent parfois radar éteint pour préserver les heures de fonctionnement et ainsi retarder la maintenance onéreuse de leurs appareils. Et pour les voiliers qui n ?ont pas de radars ? Ils vont de toute façon dans le même sens que nous, espérons... à la même vitesse. Nous avons placé un feu de navigation tricolore à LED en tête de mât, en plus de nos feux de navigation d?origine 12 v trés bas placés et donc peu visibles. On a des feux de secours au balcon qui fonctionnent sur piles. Les LEDS diminuent de moitié la consomation par rapport aux feux classiques (attention certaines leds consomment plus que d?autres et ne couvrent pas tous les secteurs de l?horizon, elles ont une durée de vie limitée également).

Deux appareils photos identiques ont été achetés afin de pouvoir les introduire dans le caisson de plongée adapté, ainsi qu'une petite caméra (avec des batteries en double que l?on peut recharger sur le 12 volt) protégée d'une housse étanche jusqu'à 5 mètres pour alimenter notre blog sur internet et faire fonctionner la machine à souvenirs après notre retour.

Pour recharger tous ces appareils, nous avons opté pour des piles rechargeables NiMh qui peuvent être branchées sur le 12 volt mais aussi sur un petit panneau solaire portable prévu à cet effet et qui recharge les piles en 5 heues environ.

Un petit lecteur MP3 avec des baffles à piles nous envoie de la musique à donf.

Cartes et Instuctions Nautiques

La plupart des cartes nous ont été offertes par le shipchandler car nous étions bons clients. Des amis et l?association Voiles sans Frontières nous ont donné également les cartes pour l?Afrique. Par ailleurs, nous possédons toutes les cartes électroniques mondiales Cm 93 que nous lisons avec le programme MaxSea. On dispose également d?une cartographie mondiale sommaire sur notre GPS portable Garmin 60 C.

Nous avons embarqué les Pilotes côtiers français, le bloc marine, le livre Escales en Atlantique, les Guides Imray Espagne-Portugal / îles de l?Atlantique ( Açores, Porto Santo, Madère, Canaries, Cap vert) et le Guide des Antilles Patuelli, ainsi que les Routes de grandes croisières (incontournable tant ce livre est pratique : des waypoints sont proposés et la période idéale pour naviguer suivant les régions).

Aménagements intérieur et répartition des poids

L'Arpège étant déjà à l'origine un bateau marin, bien pensé pour la vie en mer, nous n'avons pas eu à faire de grandes modifications. Une grande table à carte, de bonnes couchettes de mer, une penderie pour les cirés, des mains courantes partout (sauf dans les WC). Pour le coin cuisine, nous nous sommes amusés à bricoler de petits équipets contenant les tasses, les gobelets, les épices et les verres à vin. Le plan de travail est équipé de retenues en plastique pour les assiettes, les casserolles et les couverts. Une sangle pour se caler pendant qu?on cuisine en mer serait une bonne idée.Un équipet longeant la couchette cercueil contient des tupperwares de nourriture. La gazinière est pourvue d'un système compensant la gîte. La table à carte s'est étoffée d'étriers pour le GPS, la VHF, la radio et le récepteur BLU. L'équipet qui la longe sert de présentoir pour nos livres de référence en voile, les cartes marines et les pilot charts. Nous avons profité de l'espace disponible à côté du WC pour y fixer une archelle contenant nos affaires de toilette.

Quant à l'équilibrage des poids, nous avons procédé de la façon suivante. Le coffre arrière contient les jerrycanes de gazole et le réservoir et les vouteilles de gaz soit 145 kg en tout. Le poids des batteries (65 kg) fixées dans la couchette cercueil tribord est partiellement compensé par nos 2 bouteilles de plongée (24 kg) sanglées au fond de la couchette cercueil babord, à côté du matériel de pêche. Sur le dessus des couchettes nous stockons à babord les 100 kg de médicaments à livrer au Sénégal pour Voiles Sans Frontières et à tribord l?annexe d?une trentaine de kg. Nos boîtes à outils (10 kg) sont rangées sous la gazinière. Au centre du bateau, la vache à eau de 150 litres occupe le fond de notre couchette double à babord, sous celle-ci nous avons rangé 40 m de chaine et le deuxième mouillage (60 kg) qui est rejoint par le mouillage principal en traversée pour éviter une surcharge de la proue. Les équipets sont bourrés de vêtements (20 kg), tandis que la couchette tribord est remplie de bidons étanches contenant l'avitaillement (40 kg). Le haut de la couchette a été réaménagé en pharmacie et bibliothèque (30 kg) protégée par un filet, tandis que les équipets ont été renforcés par des fermoirs en laiton afin de contenir toutes les boîtes de conserve (30 kg) à la gîte. Nous avons également accroché 2 filets à fruits à la main courante. Au centre du bateau nous avons sanglé 3 jerrycanes d'eau de boisson (75 litres). Des jerricans permettent d?accéder aux points d?eau parfois éloignés du ponton. La soute avant contient les équipements de plongée (30 kg), les sacs à voiles (20 kg), l'échelle, les rames et la gaffe. A la proue, en navigation côtière le coffre extérieur contient notre mouillage principal de 50 m (90 kg) . Dans ce bateau de 3,5 tonnes nous avons donc entreposé plus ou moins une tonne de fournitures.

Pour l ?Afrique, en région endémique de paludisme, des moustiquaires serons scotchées à l?intérieur au niveau des panneaux et sur une armature en bois s?emboîtant dans la descente. Une moustiquaire imprégnée de répulsif protégera notre couchette.

Rem : les poids sont approximatifs

Gréement, voiles et accastillage

Nous avons démâté afin de changer les réas, revoir la fixation des barres de flèches et changer les galhaubans, l?étai et un bas-hauban défectueux, puis nous avons fait placer un étai largable pour accueillir la voile de brise. On a changé la balancine qui peut nous servir de deuxième drisse de GV si nécessaire, le reste des drisses et écoutes sont en bon état. La bome a été remplacée afin d?améliorer le système de prise de ris qui passe maintenant à l?intérieur pour revenir au mât sur un petit winch. Les winches d?origine sans self-tailing ont été révisés et graissés mais non changés en raison du budget limité qui nous est imparti et puis ça marche depuis 30 ans... De même que l?accastillage qui est simple et solide et auquel nous n?avons apporté que peu de changements.

Nous disposions au départ d?une grand voile à 3 ris et d?un génois sur enrouleur que nous avons fait renforcer. A cela nous avons ajouté un solent à ris de 16 m², et nous avons profité de la générosité des amis pour récupérer une grand voile et un génois de rechange ainsi qu?un spi. Il nous manque encore un tourmentin....mais le solent avec son ris peut déjà faire l?affaire. Dans le très gros temps l?Arpège en fuite à sec de toile avec des trainards (aussières en boucles) reste bien manoeuvrable. On se mettra aussi à la cape dans le gros temps avec de l?eau à courrir et dès que la fatigue se fait sentir. Pour ce qui est du ragage, des tubes pvc protègent chaque ridoir et du chatterton est collé aux barres de flèche. On vérifie souvent l?état des haubans. Les points à surveiller étant surtout situés à la jonction des ridoirs (ces endroits sont enduits de suif pour éviter à l?eau d?infiltrer et de stagner à ce niveau afin de les préserver de la corrosion) et au passage des barres de flèche.

Pour la grande croisière nous nous sommes munis d un régulateur d?allure Navik acheté d occasion et d un pilote automatique de cokpit ST 2000 +. Nous envisageons d investir dans un pilote plus puissant ST 4000 + aux Canaries. Ce dernier sera alimenté en permanance par un hydrogénérateur. Le régulateur une fois le bateau bien équilibré et les conditions de vent constantes fonctionne assez bien. Nous commençons à bien le maîtriser mais cela demande parfois de la patience surtout au portant et il faut accepter quelques écarts de cap. Ceci dit dans certaines conditions il barre aussi bien que nous et en plus il tient plus longtemps. Le confort du cockpit sera bientôt amélioré par un taud et des cagnards.

Nous allons confectionner une retenue de bôme avec un système de poulies et un bout assez élastique ainsi que de la garcette qui servira de « fusible » évitant la rupture du vit de mulet. La retenue doit être fixée au niveau du hale-bas et pas trop loin à l extémité de la bome pour éviter les mouvements de torsion au niveau du vit de mulet.

Depuis les alizés portugais on navigue sous génois seul et souvent tangonné. La grand voile est affalée, annulant le risque d?empannage violent. On pense traverser l?Atlantique avec le génois et le solent tangonnés en ciseaux. Le spi nous à bien aidé le long des côtes espagnoles et portugaises dans le petit temps.

Sécurité

Chapitre crucial lors de la préparation à la grande croisière sur un petit bateau. Nous disposons,

· d?un radeau de survie classe 2 lourd Bombard acheté d?occasion, un système de largage hydrostatique comme utilisent les pêcheurs professionnels est prévu et bien utile pour libérer le radeau lors d?un éventuel chavirage.

· Un bidon étanche de survie contenant : vhf et gps portables (avec piles de rechanges), irridium (une deuxième batterie chargée serait une bonne idée pour remplacer si nécessaire la première aprés les 72 heures d?autonomie), feux et fusées, compas de relèvement, couverture de survie, matériel de pèche, nourriture énergétique, cachets contre le mal de mer, gobelets, harpon, manuel de survie (pour notament connaître les doses d?eau de mer que l?on peut ingurgiter sans se tuer), crème solaire. Ce bidon sera fixé près de la descente et relié avec des bidons d?eau douce aux trois-quart remplis pour pouvoir flotter. On a aussi prévu des sac étanches pour embarquer au dernier moment les duvets, habits chauds, papiers du bateau, passeports, et pourquoi pas le spi pour s?enrouler dedans et isoler le fond. Une liste de tout le matériel à embarquer est collée près de la table à carte de façon à ne rien oublier dans le stress. L?annexe bombard AX3 rangée dégonflée sur le pont est « facilement » accessible ainsi que le gonfleur dans le cas où le radeau ne se percuterait pas.

· D?une balise de détresse ACR Satellite 406 TM accrochée prés de la descente, à distance du compas (attention à la perturbation magnétique).

· D?une bouée fer à cheval reliée à un filin de 50 m et d?un feu à retournement (obsolète car ridiculement peu puissant) à remplacer par une lampe flash à déclenchement hydrostatique.

· De brassières à percution hydrostatique avec perche ior individuelle gonflable et d?une lampe flash au xénon visible à 5 milles.

· De deux lignes de vie allant d?un bout à l?autre du bateau permetant de se capeler même dans le cockpit dès la sortie du carré.

· D?un systéme pour remonter un homme à la mer qui utilise comme palan le hale-bas de bome et la drisse de spi ; une échelle est également prévue.

· De quatre extincteurs, un dans un coffre du cockpit, un près de la cuisine, un autre près du moteur (on a rajouté une nase dans le capot moteur et accroché une ficelle au niveau de la vanne d?arrivée de gazoil pour la fermer à distance) et le dernier à l?avant du bateau. Une couverture anti-feu se trouve également près de la cuisinière.

· D?un flash vertical compris dans le feux tricolore en tête de mat pour les recherches aériennes.

· Nous avons chacun un couteau, une lampe frontale à led et on s?attache toujours de nuit, et sous pilote. On s?arnache en fait pratiquement tout le temps.

· D?un jeu de pinoches prêtes à côté des passe coques et cisaille à haubans

· De deux pompes de cale : une manuelle, l?autre électrique ; des écopes

· Réflecteur radar fixé dans les barres de fllèche (futile ? trop faible signal pris pour des vagues par les cargos)

· On réfléchit a un système pour remplacer le safran en cas d?avarie de ce dernier (tangon avec un plancher, une voile plombée, une ancre flottante permettant de garder un cap à 30° de part et d?autre du vent arrière).

· Un étai largable a été installé pour les voiles de brise (solent neuf de 16 M² avec un ris, un tourmentin est prévu) évitant ainsi de faire des tours au genois sur enrouleur ce qui le déforme et ne lui permet pas de remonter efficacement au vent tant la voile est creuse et manque de puissance (au portant cependant le problème se fait moins sentir) ; de plus, force sur l?enrouleur et on l?abime.

· Equipements de plongée complet avec bouteilles nous permettant éventuellement d?intervenir sous l?eau (cordage dans l?hélice, ancre bloquée,...)

· Projecteur pour éclairer les bouées, objets flottants, se signaler aux cargos, ...

· On fait la veille faute de radar ou de Mer-veille et on n?hésitera pas à appeller les cargos voisins, si ils veulent bien répondre. Il paraît qu?ils le font toujours lorsque la voix est féminine... Julie ?...

· Un sextant est prévu

· De bonnes jumelles 7 x 50

Mouillage

Il nous fallait un bon mouillage de confiance pour pouvoir partir visiter l?intérieur des terres l?esprit tranquille.

On a deux mouillages : une ancre charrue Brake de 12 kg 50 M de chaîne 8mm et 3Om de cablot, ainsi qu?une ancre plate de 14 kg, 40 m de chaîne de 8mm et 20 m de cablot.

L?ancre brake présentait de très bons résultats lors de tests comparatifs, il faut cepandant mettre plus de longeur de chaîne avec ce type d?ancre non-articulée, jusqu?à 5 et mieux 6 fois la hauteur d?eau si la zone d?évitage le permet. Si la chaîne commencait à rouiller (souvent les quelques mètres après l?ancre) il faut avoir à portée de mains de l?antirouille et un spray de galva que l?on rajoute par dessus. Il ne faut pas oublier de bien assurer les manilles.

Faire descendre un gros plomb le long de le chaîne jusqu?au fond amorti les mouvements de l?étrave et ainsi le risque de décrocher. Un orin est à conseiller.

Avitaillement

On s?en sort très bien sans frigo ! Nous faisons le plein de produits frais aux escales où l?on se trouve en fait les trois quart du temps, et du pain maison à la poelle, important pour le moral !

En traversée les fruits sont stockés dans des paniers suspendus bien aérés, bien calés, à l?abri de l?humidité.

Pour la pêche en mer, on dispose d?un harpon et d?une traîne économique : après avoir perdu la première à la suite de son unique utilisation, nous fabriquons désormais nos leurres (un bon hameçon, de vieux bouts de différentes couleurs, un peu de papier d?alu, du cable vélo, environ 40 m de fil nylon 2 mm, des émerillons assemblant les différentes parties pour que ça tourne dans l ?eau, le tout relié par deux manches à air de vélo pour amortir le tout et fatiguer le poisson et revenant au bateau sur un tambour)... quant à savoir si ça marche... Il faut ralentir la vitesse une fois que l?on a une touche et surtout lorsque ramène le bébé. Il paraît que de verser de l?alcool dans les branchies les tuent en quelques secondes.

Des conserves ( légumes, macédoines, raviolis, calelonis, poissons, choucroute, corned beef, saucisses de franckfort , terrines, pâtés, tapennades,...) sont bien calées dans les équipets

Nous stockons aussi un gros jambon enveloppé d?un torchon et suspendu dans le bateau, des oeufs, un bidon de pâtes (choisir des pâtes qui cuisent vite pour économiser le gaz, à la cocotte avec un peu d?huile et très peu d?eau pour économiser cette dernière également, on utilise l?eau de mer à laquelle on ajoute de l?eau douce), de semoule, de riz, de germes de blé, de lentilles, de muesli... On s?est bien pourvus d?en-cas ( biscuits sucrés, salés, chocolat), de confitures, café, thé,... mais aussi des épices et asaisonnements en grand nombre afin qu?on ne se lasse jamais de nos plats de pâtes...

En cas de nécessité nous pouvons chlorer l?eau stockée dans un reservoir souple et en jerricanes que l?on nettoye régulièrement avec des pastilles de chloramine. De plus, nous avons embarqué des jus de fruits, soda, vin et des bières

Assurances

Nous avons pris une assurance personnelle : eurocross/ worldassistance et une pharmacie en béton ; ainsi qu?une assurance pour le bateau : tous risques et couverture mondiale chez AGPM via sail-the-world. L?expertise de pré-assurance nous a confirmé que nous partions sur un bateau en trés bon état et bien préparé.

Caisse à outils

Indispensables. Bien à l?abris de l?humidité dans leur caisse la plus complète possible :

· Clés plates ( allant jusque la taille 24 pour le moteur) et à pipes

· Tournevis

· Pince universelle

· Clé aleine

· Cle à molette

· Pince coupante

· Marteau, maillet

· Scie à métaux de différentes tailles pour les endroits inaccessibles

· Visse, écrous,clous,boulons,rondelles,goupilles, colliers

· Wd 40 , graisse à winch , graisse marine water résistante ,suif, teflon

· Pince à dénuder

· Fusibles

· Gaine rétractable

· Voltmère,ampèremètre,ohmètre

· Cosses

· Filtres, courroies, impeller, durites

· Pince à filtre

· Une perceuse sur batterie, un fer à souder à gaz seraint bien venu

· Un démanilleur

Douches/lessives

On se lave à l eau de mer avec du savon naturel de marseille et on se rince un minimum à l eau douce avec un pulvérisateur de jardin.

On fait la lessive aux escales avec de du produit en gel qui résiste mieux à l humidité que la poudre.

Si c était à refaire

Je choisirais les mêmes parents que ceux qui ont cru et qui continuent à croire en notre rêve.

On vérifierait mieux le système de presse étoupe avant de remettre à l?eau, nous évitant ainsi de ressortir le bateau une deuxième fois

On héstitera plus à réduire la voilure pour notre confort et celui du bateau. On évitera de manoeuvrer sur le pont de nuit.

On inclinerait le winch fixé au mât sous la bome pour les prises de ris afin d?éviter que les bosses ne surpattent.

L?étai largable et la voile de brise à ris sont une bonne option pour faire un bon cap avec une voile bien taillée et afin de se dégager d?une côte sous le vent par exemple.

On rentrera le mouillage à l?intérieur sous une couchette centrale pour alléger l?avant en traversée.

On vérifiera que les trous d?évacuation de la baille à mouillage ne soient pas obstrués évitant d?embarquer de l?eau à l?intérieur via le conduit des fils éléctriques des feux de nav en plein milieu du golfe de Gascogne.

On vérifierait et remplacerait le gréement plus tôt : je me suis retrouvé avec un ghalauban en main dans le Raz-Blanchard par force 7 tandis que mon frère tenait le vît de mulet désolidarisé du mât. Lors du dématage au port un des bas haubans était sur le point de lâcher !

Julie s?achèterait un vrai équipement de voile plûtot qu?une salopette de ski.

On se pencherait plus sur le système de pilote automatique et le renouvellement d?énergie, nous épargnant de trop longues heures harassantes à la barre.

On ne croise que très peu de jeunes globe flotteurs. Magnez-vous !

On continuerait à voyager en ayant un but comme pour le moment en voyageant utile (on l?espère) avec « Voiles sans Frontières ».

On est parti au bon moment ( 6 mois de préparation) après avoir rangé les catalogues d?équipement à temps avant d?être suréquipés et de ne plus avoir d?argent pour le voyage en lui-même. Un bateau c?est fait pour naviguer et l?important c?est d?être en route ! Les escales, notre propre expérience, celles des amis navigateurs et la connaissance croissante de notre bateau feront le reste. On est cependant encore loin d?être arrivés mais on engrenge les milles petit à petit mine de rien, et tout cela au gré des découvertes de ces contrées magiques par endroit. Inch Allah ! On savoure...

 

Budget (en euros)

Bateau

14000

Préparation/ équipement

15000

Bome avec 4 gouttières pour les ris

700

Etai largable

1300

Solent 16 m², grammage 300 avec 1 ris

1090

Mouillage : ancre charrue, chaîne 50 m

500

Feux de mât LED

250

GPS potable

500

Récepteur BLU Sangean ATS 818

199

Iridium Motorola, kit data, activation, abonnement d?un an

2800

Parc à batteries Delphi marine sans entretient 1x 75 et 2x 105 A

200

Etai, galhaubans, 1 bas hauban

1000

Radeau de survie hauturier

900

Régulateur Navik

800

Pilote automatique raymarine ST 4000 PLUS

880

Hydrogénérateur Aquagen longues pales

1000

Budget par mois pour deux tout compris (nourriture, gasoil, marinas, communications, extras)

400

Assurance bateau mondiale tout risque

450

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Site très sympa... et quelle préparation minutieuse... !
Répondre